La Commission spéciale de prévention de l’Association Internationale de la Sécurité Sociale (AISS), réunie à Pékin le 16 septembre 2004, lors de l'Assemblée générale de l'Association, a adopté la déclaration suivante, adressée aux pays qui produisent et utilisent encore de l’amiante :
• L’amiante est un minéral naturel. D’après
l’ensemble des données épidémiologiques mondiales,
les poussières de fibres formées lors de l’extraction, de
la transformation et de l’utilisation de toutes les formes d’amiante
– chrysotile compris – sont
cancérogènes pour l’homme. Les statistiques de maladies
dues à l’amiante (asbestose, cancer du poumon et du larynx, mésothéliome)
permettent d’estimer à plusieurs centaines de milliers le nombre
de personnes atteintes chaque année dans
le monde d’une affection due à une exposition professionnelle à
l’amiante. Plusieurs milliers de personnes meurent chaque année
de ces maladies.
• L'amiante a été utilisé tout au long du XXe siècle pour la fabrication des produits les plus divers. Quelles que soient les transformations subies par ce matériau, ses propriétés dangereuses persistent à l’état latent.
• Plusieurs milliards de $US d’indemnités ont déjà été versés et de nombreuses d'entreprises ont déjà fait faillite en raison des demandes d’indemnisation auxquelles elles ne pouvaient plus faire face.
• En dépit de ces conséquences dramatiques pour la santé humaine et des menaces qu’elles font peser sur les économies nationales, 2.5 millions de tonnes d'amiante sont encore produites et utilisées chaque année.
• Ce n’est qu’à l’issue d’un processus
qui a duré plus d’une trentaine d’années, et après
que l’on a trouvé des substituts à l’amiante, que
plusieurs pays industrialisés sont parvenus à interdire totalement
la production et l’utilisation d’amiante et de
produits contenant de l’amiante. A l’heure actuelle, seuls sont
autorisés dans ces pays les travaux de retrait, de décontamination
ou d’entretien pouvant comporter un contact avec l’amiante.
• Plusieurs dizaines d’années peuvent s’écouler
entre la première exposition à l’amiante et l’apparition
des premiers signes pathologiques. Tous les pays qui n’ont pas choisi
l’interdiction totale vont donc être victimes des effets sanitaires,
politiques
et économiques d’une véritable bombe à retardement.
La Commission spéciale de prévention de l’AISS exhorte tous les pays à interdire le plus rapidement possible la production, le commerce et l’utilisation de tous types d’amiante et de produits contenant de l’amiante.
Contacts :
Expert auprès de la Commission spéciale de prévention de
l’AISS,
Philippe Huré, Institut national de recherche et de sécurité,
Paris,
00 33 1 40 44 30 59, philippe.hure@inrs.fr
Association internationale de sécurité sociale :
Patricia Weinert,
Administrateur de programme
00 41 22 799 82 33, weinert@ilo.org
www.prevention.issa.int