Paris, le 28 juillet 1999 : COMMUNIQUE DE PRESSE DE L'ANDEVA


AFFAIRE DE L'AMIANTE : UNE NOUVELLE ETAPE JUDICIAIRE

A Dunkerque, cinq responsables de la NORMED,
de la SOLLAC, et d'un fournisseur mis en examen



Le juge Jean-Louis COURTIN, en charge de l'instruction des plaintes de 4 victimes de l'amiante sur Dunkerque et de l'ARDEVA de Dunkerque (association régionale de l'ANDEVA), partie civile, vient de prononcer 5 mises en examen pour homicide et blessures involontaires.

Celles-ci viennent d'être notifiées à M Jean LEFOL, Directeur de l'établissement de la Normed à Dunkerque jusqu'en 1981, M. Daniel BRAYART qui lui a succédé de 1981 à 1983, M. Michel NINOT, responsable des fours au niveau national de SOLLAC (filiale acier d'Usinor Sacilor), l'entreprise SOLLAC en tant que personne morale, M. Bernard GRIVEUS, PDG de l'entreprise WEIZSACKER ET CARRERE, fournisseur en matériau amianté de SOLLAC et de la NORMED.

L'ANDEVA rend hommage au courage des victimes : M. Daniel DUPONT, maçon fumiste à SOLLAC, atteint d'un mésothéliome (cancer de la plèvre), décédé en 1997 à l'âge de 53 ans, MM Pierre CARPENTIER et Michel VERHAEGHE, respectivement ajusteur et tuyauteur au chantiers navals de la NORMED, âgés tous les deux de 63 ans et atteints d'asbestose, et M. Jean-Pierre TEISSIER atteint d'un mésothéliome, 62 ans, vendeur au sein de l'entreprise WEIZSACKER ET CARRERE. Il leur a fallu beaucoup de volonté pour se constituer partie civile et engager avec l'ARDEVA Dunkerque, un combat difficile malgré leur maladie.

Les victimes de l'amiante sont satisfaites de la détermination du juge dans son travail d'instruction et souhaiteraient que partout où des plaintes ont été déposées, la justice soit aussi efficace dans sa recherche des responsabilités.

Après la mise en examen pour empoisonnement du PDG d'Amisol à Clermont Ferrand, les décisions judiciaires de Dunkerque confirment la responsabilité de chefs d'entreprise dans le plus grand scandale sanitaire que la France a connu.

L'ANDEVA et l'ARDEVA Dunkerque se félicitent que des chefs d'entreprise aussi importantes que le sont la NORMED et SOLLAC, où de grosses quantités d'amiante ont été manipulées sans précaution par les salariés, en dépit des connaissances sur la dangerosité de ce matériau, soient amenés à rendre des comptes à la justice. Elles se satisfont également que la recherche des responsabilités remonte à une période cruciale quant à l'inertie en matière de prévention, c'est à dire la fin des années 70 et le début des années 80.

Pour autant, les victimes attendent également que les autres protagonistes de l'affaire soient eux aussi contraints de s'expliquer : les responsables de la veille sanitaire, ceux qui étaient chargés d'édicter la réglementation et ceux qui étaient chargés de la faire appliquer, les experts et les médecins du travail qui étaient chargés de la prévention et de la surveillance médicale et qui n'ont manifestement pas rempli leur mission.

A Dunkerque, nous espérons que de ce point de vue l'instruction ne fait que commencer.


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