COMMUNIQUE DE PRESSE

Mercredi 5 octobre 2005

 

Pour la justice, contre l'oubli

L'Andeva manifeste pour un procès pénal de l'amiante

 

Samedi 15 octobre, à 14 heures, à Paris

De la place Saint-Augustin , jusqu'aux abords du ministère de la Justice

 

Cela fera bientôt dix ans que les premières plaintes ont été déposées par les victimes de l'amiante, et par l'Andeva (Association nationale de défense des victimes de l'amiante).

Pourtant à ce jour, aucun procès pénal n'a eu lieu, aucun responsable de cette catastrophe qui provoque 3000 décès par an n'a eu à rendre compte de ses actes devant la justice pénale.

Des instructions en panne, des Procureurs de la République passifs, des magistrats spécialisés en santé publique sans aucun moyen et totalement débordés, une loi Fauchon sur les délits non intentionnels, votée à la sauvette en juillet 2000 et dont l'objectif était clairement d'amnistier les responsables dans les affaires mettant en jeu la santé et la sécurité des citoyens… Voilà ce à quoi nous avons assisté depuis dix ans.

Nous estimons que cela suffit !

C'est pour dénoncer ce second scandale de l'amiante que l'Andeva organise, le samedi 15 octobre, à 14 heures, à Paris , une manifestation nationale rassemblant les victimes et leur famille mais aussi les amis qui les soutiennent. La marche silencieuse partira de l'angle de la place Saint-Augustin et de la rue de la Pépinière, siège de l'ancienne chambre syndicale de l'amiante, pour se rendre jusqu'aux abords du ministère de la Justice, Place Vendôme.

L'Andeva réclame :

•  un procès pénal de l'amiante ;

•  les moyens nécessaires pour les magistrats des deux pôles de santé publique ;

•  une révision de la Loi Fauchon.

Les « veuves de Dunkerque » défileront en tête de cortège. Depuis dix mois, à la suite du non lieu rendu par le juge d'instruction et confirmé par la Cour d'appel de Douai, 140 femmes de l'Ardeva Nord-Pas-de-Calais, dont les maris sont décédés de l'amiante, marchent un mercredi sur trois autour du Palais de Justice de la capitale des Flandres. Des délégations des différentes associations de l'Andeva sont venues de toute la France pour les accompagner dans leurs marches pour la justice contre l'oubli, rassemblant souvent plus d'un millier de personnes.

Des manifestations de soutien ont également eu lieu à Cherbourg, Toulon, Bergerac, Albi, Clermont-Ferrand, Aulnay-sous-bois… Des nouvelles plaintes ont été déposées, contre Eternit ou la Direction des chantiers navals (DCN) du ministère de la Défense.

Cette mobilisation, qui a été largement commentée dans les médias, a produit un premier résultat : le Garde des Sceaux a enfin décidé de transmettre les instructions en cours aux deux pôles judiciaires de santé publique, de Paris et Marseille. Si l'Andeva a estimé que cette décision allait dans le bon sens, force est de constater que, de l'avis même des magistrats, les deux pôles de santé publique ne disposent pas des moyens suffisants pour instruire convenablement une affaire aussi complexe que celle de l'amiante. En effet, celle-ci met en jeu des responsabilités croisées des industriels, des employeurs et des pouvoirs publics, sur plusieurs dizaines d'années.

L'Andeva qui sera reçue cet après midi par un Conseiller du ministre de la Justice, demande que le garde des Sceaux, Pascal Clément, reçoive personnellement une délégation, à l'issue de la manifestation du 15 octobre.