COMMUNIQUE
DE PRESSE DE L'ANDEVA
ET DU COMITÉ ANTI-AMIANTE JUSSIEU
Mercredi 22 septembre 2004
Contre le plus élémentaire principe de prévention, les pays réunis en ce moment à Genève, dans le cadre de la convention de Rotterdam, viennent de prendre la décision incroyable de ne pas inscrire l’amiante chrysotile sur la liste « Pic » des produits dangereux. Cette liste impose aux pays producteurs d’informer les pays importateurs de la toxicité des substances.
Faisant fi tant des connaissances scientifiques indiscutables sur la cancérogénicité de l’amiante chrysotile que des centaines de milliers de morts de l’amiante de par le monde, le Canada suivi par la Russie et la Chine, principaux pays producteurs d’amiante de la planète, ont revendiqué et obtenu le droit d’organiser la désinformation pour continuer à vendre des matériaux mortifères dans les pays où il n’est pas encore interdit.
Une fois de plus, ce sont les pays les plus pauvres de la planète, ceux où la législation est la moins contraignante, dont les populations développeront une épidémie de cancers dans les années qui viennent.
Cette manoeuvre a été orchestrée par le Canada qui avait déjà engagé une procédure devant l’OMC pour tenter de s’opposer à la décision d’interdiction de l’amiante en France.
La position du Canada relève d’un cynisme incroyable :
- d’une part, le Canada exporte de l’amiante dans les pays pauvres
alors qu’il n’utilise pratiquement plus d’amiante sur son
propre territoire.
- d’autre part, pour contrer l’interdiction de l’amiante,
le Canada prétend qu’il est possible que les pays pauvres fassent
un usage « sécuritaire » de l’amiante et dans le même
temps, il s’oppose à une mesure d’information des pays importateurs
sur la dangerosité du chrysotile.
L’Andeva rend hommage à l’action de l’association de défense des victimes de l’amiante au Québec (AVAQ) qui a eu le courage de s’opposer à cette mesure malgré les pressions et les insultes aux mensonges du gouvernement canadien.
L’Andeva en appelle à la communauté internationale pour que soit enfin décidée une interdiction mondiale de l’amiante, unanimement revendiquée par les associations du réseau international Ban Asbestos et seule mesure de prévention efficace face à un produit cancérogène.