8 février 2004
Nous, associations de défense des victimes de l’amiante, nous tenons à nous adresser à vous, chercheurs qui défendez le principe d’une recherche publique, utile, forte, compétitive et devant disposer des moyens humains et financiers nécessaires à sa réalisation.
Nous tenons à vous faire part de nos préoccupations concernant les choix de politique publique de recherche en rapport avec les maladies qui nous concernent, en particulier le cancer, mais aussi en rapport avec l’ensemble des risques professionnels et environnementaux.
Il n’y a plus de recherche publique en toxicologie industrielle ni à
l’Inserm ni au Cnrs. Il y a peu ou pas de recherche sur les cancers professionnels.
La santé publique représente une part infime du potentiel global
de recherche scientifique en France.
L’amiante a été interdit en 1997 dans notre pays après
des décennies d’utilisation ayant conduit à un désastre
sanitaire. Aucune recherche clinique n’a pourtant été développée
spécifiquement pour améliorer le traitement et la prise en charge
thérapeutique des personnes atteintes de maladies liées à
l’amiante.
Nous demandons que la recherche publique soit mise au service des besoins de la société et non de ceux des industriels et des multinationales.
Dans le grand débat démocratique sur la recherche qu’à
juste titre vous revendiquez, nous demandons instamment que les associations
de victimes de l’amiante, du travail, des risques industriels et environnementaux
soient invitées à exprimer leurs attentes par rapport aux choix
politiques en matière de recherche publique.