Vincennes, le 29 novembre 2001 : COMMUNIQUE DE PRESSE DE L'ANDEVA ET DE LA FNATH


L’amiante, les voitures et le décret
A COTE DE LA PLAQUE !


La question de savoir s’il faut interdire la vente des véhicules contenant de l’amiante est l’exemple typique d’une mauvaise réponse à un vrai problème. Un problème de santé publique qui fait qu’aujourd’hui la profession des garagistes et des mécaniciens des garages payent un lourd tribu à cette catastrophe sanitaire.

Leur situation a été totalement oubliée pendant les cinq années qui se sont écoulées depuis la parution du fameux décret interdisant ce matériau cancérogène. Cette dérogation de cinq ans n’avait de sens que si elle avait été mise à profit, à la fois pour organiser le retrait de l’amiante des véhicules qui en contenaient et pour protéger les garagistes et les mécaniciens qui auraient été exposés à cette occasion.

Rien de cela n’a été fait et, aujourd’hui, chacun, professionnels de l’automobile, pouvoirs publics, feint de découvrir ce problème et, comme toujours, c’est l’aspect économique qui est mis en avant et qui prévaut sur tous les autres aspects du dossier.

Sur un strict plan de santé publique, cela signifie que pendant ces cinq années, les garagistes ont continué d’être exposés en changeant des plaquettes de frein ou des disques d’embrayage contenant de l’amiante et ce alors que les graves dangers qu’ils encouraient étaient connus de tous : constructeurs et équipementiers automobiles, pouvoirs publics, médecins du travail qui surveillaient les salariés, institutions de Sécurité sociale chargées de la prévention des risques professionnels, services de la santé au travail du ministère de l’Emploi et de la Solidarité.

Qu’ont ils dit, qu’ont-ils fait pendant ces cinq années pour protéger une profession réputée exposée à ce matériau dont la cancérogénicité est connue depuis plus de 40 ans ? Et surtout que vont – ils faire désormais ? Attendre cinq ans encore, la fin de la prochaine dérogation et oublier que des garagistes et des mécaniciens vont être un peu plus contaminés qu’ils ne le sont déjà ? Et dans 30 ou 40 ans, lorsque ceux qui auront été contaminés pendant toutes ces années développeront des cancers de l’amiante et demanderont des comptes devant les tribunaux, quels arguments trouveront- ils pour échapper à leurs responsabilités ?

L’ANDEVA et la FNATH, qui comptent de nombreux garagistes et mécaniciens victimes de l’amiante parmi leurs adhérents, demandent à la Ministre de l’Emploi et de la Solidarité et à tous ceux qui ont une responsabilité en matière de prévention des risques professionnels et de santé publique de mettre en place un véritable dispositif pour protéger efficacement cette profession.